Posté le 17 mai, 2023 - 23:55 Catégorie : .
Travailler dans la finance pour servir l’intérêt général : une mission qui ne manque pas de sens pour un jeune diplômé. Sfil est le premier financeur du secteur public local et le premier apporteur de liquidité pour les grands contrats d’export. La banque finance ainsi des projets durables, solidaires et internationaux. Interview croisée de Frédéric Meyer (IEP 98, ENS Cachan 98) et Estelle Carpentier (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 10), respectivement DRH et RRH du groupe.
Sfil n’est pas une banque comme les autres ! Expliquez ses spécificités à un jeune dip’.
Frédéric Meyer. Sfil est une banque publique de développement qui appartient au Groupe Caisse des Dépôts et Consignations. Nous avons la chance d’être une banque à taille humaine, avec environ 400 salariés, ce qui détonne dans le monde bancaire. Notre mission est particulière : financer un avenir durable en soutenant de manière pérenne et responsable le développement des territoires et l’activité internationale des grandes entreprises françaises. Concrètement, nous œuvrons pour le financement des collectivités locales, des hôpitaux publics et des grandes entreprises françaises à l’exportation. Sfil s’engage au cœur des territoires pour accélérer la transformation écologique et contribuer à une vie meilleure pour toutes et tous. Enfin, nous avons des objectifs de rentabilité positifs très modérés. En tant qu’entreprise publique de droit privé, nous n’avons pas la nécessité de rémunérer de façon outrancière notre actionnaire.
Vous êtes LA banque spécialisée en financement de structures publiques, mais aussi dans les projets durables. Sfil : the place to be pour les talents en quête de sens ?
Frédéric Meyer. Nous avons une conviction très forte : le développement durable des territoires repose sur la transition écologique, la cohésion sociale et l’emploi. Pour la transition écologique, nous avons créé en 2009 en partenariat avec la Banque Postale une offre de prêts verts pour financer les investissements des collectivités locales concernant la transition énergétique (traitement des eaux, mobilité douce, gestion et valorisation des déchets…). Pour la cohésion sociale, nous proposons par exemple aux établissements publics de santé une offre de prêts pour financer les investissements et permettre d’assurer les prestations de soin de la population, la recherche et la formation du personnel de santé.
Estelle Carpentier. La finance permet d’aller plus loin dans les projets durables. En 2022, nous avons financé de nombreux projets de la simple toiture photovoltaïque sur des bâtiments publics, à la reconstruction d’une déchèterie incluant de nouveaux outils pour la gestion des déchets, avec une unité de méthanisation de pointe notamment. Nous œuvrons également pour le financement de kilomètres de pistes cyclables sur différentes communes contribuant ainsi à l’accès aux mobilités douces. En bref, par beaucoup de nos projets, nous donnons indirectement les moyens aux citoyens de faire leur transition écologique. Ces convictions ont également une résonnance en interne où nous poussons les collaborateurs à utiliser des mobilités propres avec des aides financières significatives.
Un aspect de votre marque employeur qui fait particulièrement sens à vos yeux ?
Frédéric Meyer. La diversité et l’égalité professionnelle sont centrales dans notre entreprise. Notre culture de travail est atypique : nous sommes une PME, donc il est assez facile d’avoir des interactions avec le haut de la direction. La coopération et la convivialité sont vraiment développées. En termes d’égalité femme-homme, nous visons la stricte parité, même si nous sommes déjà à 47 % de femmes dans les effectifs aujourd’hui. Sfil est aussi très accueillante, quelques soit les profils et les parcours (personnes LGBT, étranger en situation de travail, personne en situation de handicap ou de fragilités, parcours atypique…). Nous favorisons un environnement de travail non discriminatoire ou tout le monde peut s’épanouir peu importe ses origines, ses différences, nous recensons ainsi 22 nationalités sur 400 collaborateurs.
Estelle Carpentier. J’aime dire que Sfil se donne les moyens d’un grand groupe, mais avec la capacité de faire du sur-mesure au vu du nombre de collaborateurs. Nous avons une agilité que n’ont pas forcément les grandes entreprises, avec la possibilité de coller au plus près des besoins des salariés. Un collaborateur peut venir chez nous pendant quelques années, aller ailleurs, puis revenir ! On ne s’interdit pas de rappeler des talents. La mobilité et les parcours professionnels sont assez centraux pour nous. Pour preuve : nous représentons 0,6 % des effectifs de la Caisse des Dépôts, mais nous avons représenté 13 % des mobilités d’entreprise du groupe en 2022. Au sein d’un groupe de plus de 300 000 personnes, les opportunités sont nombreuses !
Vos collaborateurs sont épanouis ! Oui, mais pourquoi ?
Estelle Carpentier. D’après l’enquête interne de 2022, 96 % des collaborateurs nous ont dit aimer leur métier et 87 % sont fiers voire très fiers de travailler chez SFIL. Cette fierté de travailler dans notre banque publique va de pair avec le fait que 85 % de nos collaborateurs ont confiance dans les décisions qui sont prises par les dirigeants. Or, avoir confiance en son entreprise est un élément central et motivant au quotidien. Nos collaborateurs sont épanouis car leur cadre de travail, leur organisation de travail, leur équilibre des temps de vie et leurs relations avec leur collègue sont de qualité et nous œuvrons chaque jour pour les améliorer.
Votre marque employeur en toute sincérité : quel aspect devez-vous encore approfondir pour être au top ?
Estelle Carpentier. Notre visibilité bien sûr ! Les chasseurs nous contactent surtout pour des métiers de pointe, nous ne sommes pas vraiment connus du grand public. Nous avons donc l’objectif de nous faire connaître : nos actions, nos objectifs et nos opportunités en termes d’emploi. Nous faisons certes partie du Groupe Caisse des Dépôts, mais nous avons notre identité propre !
Frédéric Meyer. J’en profite pour passer un message : tous les financiers sont bienvenus quelles que soient leurs envies et leurs spécificités. Le monde de la banque et de la finance est souvent perçu comme un milieu conservateur ou classique, mais chez Sfil, nous réussissons à intégrer des personnes de tous les horizons !
Un conseil pour réussir à marquer les esprits des recruteurs et RH en 2023 ?
Estelle Carpentier. Nous recherchons de la sincérité et de la transparence dans l’approche du candidat. Car ce sont nos valeurs chez Sfil. Aujourd’hui, nous avons envie d’avoir des talents qui expliquent exactement ce qu’ils viennent chercher pour voir ce qu’on peut leur proposer et dans quelle direction nous pouvons aller ensemble. Nous cherchons des profils qui montrent leur motivation pour le poste, au-delà de la compétence technique. Une personne très motivée pourra rivaliser avec un profil qui a davantage de hard skills.
Frédéric Meyer. L’entreprise se doit d’être claire avec le salarié sur le contrat qui les lie. De plus, nous prônons la simplicité dans les échanges. Je m’engage auprès des candidats : chez Sfil, vous n’aurez pas un process de recrutement lourd et alambiqué. Personne ne vous demandera vos défauts et vos qualités, mais plutôt ce que vous recherchez vraiment.
Les métiers coup de cœur que vous proposez aux jeunes dip’ cette année ?
Estelle Carpentier. Nous recherchons des analystes quantitatifs spécialisés en validation de modèles de marché et des analystes risques de bilan. Nous avons également de la demande en métiers de la sécurité informatique, notamment d’experts en opérations de cybersécurité. Côté juridique, les juristes en marchés financiers ou en financements internationaux sont les bienvenus. Nous recrutons aussi des auditeurs internes et des chargés de conformité LCB/FT. Enfin, nous voyons naître de plus en plus de métiers de risques sur la finance durable, nous allons donc de plus en plus chercher ce type de compétences ! Evidemment, nous retrouvons tous les métiers de la banque hormis ceux des commerciaux !
Frédéric Meyer. Nous avons également une quarantaine d’alternants chaque année. Nous sommes attachés à la formation des collaborateurs, des plus jeunes et des futurs diplômés de la finance. 11 % des personnes chez Sfil sont en stage ou alternance. Parmi eux, 25 % sont recrutés en interne et le reste dans d’autres entreprises. Là encore, nous ne sommes pas suffisamment connus des plus jeunes malgré nos actions en faveur de l’apprentissage (label HappyTrainees 2022).
Chiffres-clés :
391 collaborateurs dont 45 alternants et stagiaires
47,6 % de femmes et 52,4 % d’hommes
44 milliards d’euros de prêts octroyés depuis 2013
243 millions € de PNB
86 millions € de résultat net