2025
Lors du Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL) 2025, Sfil a organisé une table ronde autour de la thématique de l’eau : « L’eau, bien commun ou bien économique ? Comment préserver la ressource et assurer son financement ? » Cette table ronde a réuni des experts du secteur public et privé pour discuter de l’état de la ressource en eau, des défis auxquels elle fait face et des solutions innovantes pour garantir sa pérennité.
Les intervenants ont d’abord dressé un état des lieux de la ressource en eau en France, marquée par une tension hydrique de plus en plus palpable. Régis Banquet, Maire d’Alzonne, Vice-président des intercommunalités de France et Président de Carcassonne Agglo, a souligné que l’eau représente un enjeu majeur pour les 30 prochaines années, en particulier dans des régions confrontées à des crises de sécheresse. Isabelle Matykowski, Directrice générale de l’Agence de l’eau Artois-Picardie, a ajouté que certaines régions, comme le bassin picard, connaissent désormais des pénuries sévères, exacerbées par des usages agricoles croissants.
L’une des questions centrales de cette table ronde a été celle du prix de l’eau. Les intervenants ont convenu qu’il était urgent d’adapter la tarification pour refléter la valeur réelle de la ressource. Régis Banquet a évoqué la nécessité d’une augmentation du prix de l’eau, mais dans des proportions mesurées, soulignant que l’eau est encore un produit relativement bon marché en France. Arnaud Bazire, Directeur général de Suez Eau France, a également insisté sur l’importance de mettre en lumière les « conflits d’usage » qui impactent la gestion de l’eau, notamment en raison de son rôle crucial pour des secteurs industriels tels que la production de batteries électriques.
La table ronde a également abordé les innovations susceptibles de répondre aux enjeux de gestion de l’eau. Arnaud Bazire a mis en avant des solutions techniques éprouvées, telles que les interconnexions entre territoires ou encore l’utilisation de camions citernes en cas de pénurie. Des solutions plus innovantes, comme le dessalement de l’eau de mer, ont également été mentionnées. Les agences de l’eau, représentées par Isabelle Matykowski, ont quant à elles souligné le rôle clé de l’innovation dans l’amélioration de la gestion des ressources et la réduction de la consommation d’eau.
La question du financement de l’adaptation au changement climatique et des infrastructures hydrauliques a été au cœur des échanges. Arnaud Bazire a précisé que le secteur avait besoin de 15 milliards d’euros pour financer les investissements nécessaires. L’intervenant a souligné que ce financement doit être co-construit entre les collectivités, les entreprises et les institutions financières. Pour sa part, Luc Alain Vervisch, Directeur des études de La Banque Postale, a évoqué le rôle fondamental de la dette dans le financement des projets hydriques, soulignant l’importance d’une coopération renforcée entre les acteurs publics et privés.
La conclusion de cette table ronde a été claire : l’enjeu de l’eau ne peut se résoudre sans un changement radical de la culture de l’eau. Il est nécessaire de repenser notre rapport à l’eau et d’accepter des variations dans son prix, notamment pour intégrer pleinement les enjeux de souveraineté et de durabilité. Philippe Mills, Directeur général de Sfil, a rappelé le rôle crucial de la banque dans l’accompagnement des collectivités sur le long terme pour financer des infrastructures adaptées au changement climatique.
Les échanges riches et variés de cette table ronde ont mis en lumière la complexité des défis liés à la gestion de l’eau. Un replay complet de la table ronde est désormais disponible sur le site de la Gazette des Communes pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur ces enjeux fondamentaux pour l’avenir de nos territoires.
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