2025
Par Philippe Mills, Directeur général de Sfil
Signé le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris pour le climat fête ses dix ans. Il marque une étape historique dans le processus multilatéral de lutte contre le changement climatique. Il constitue le premier accord juridiquement contraignant, réunissant l’ensemble des nations autour de l’objectif commun d’atténuer le changement climatique et de s’adapter à ses effets. Dix ans après, des avancées significatives ont été réalisées, mais les défis persistent face à l’urgence climatique. Dans ce contexte, Sfil réaffirme son ambition en faveur de la lutte contre le changement climatique. Notre banque contribue, par ses financements de projets à impact positif, ses initiatives concrètes et ses engagements, à la mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris.
L’Accord de Paris, adopté le 12 décembre 2015 lors de la COP 21 et entré en vigueur le 4 novembre 2016, est un traité international juridiquement contraignant visant à lutter contre le changement climatique en limitant « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et en poursuivant les efforts pour limiter cette hausse à 1,5 °C.
Cet accord constitue une avancée majeure dans le processus multilatéral de lutte contre le changement climatique, en étant le premier à caractère universel réunissant toutes les nations autour d’un objectif commun : atténuer les causes du changement climatique et s’adapter à ses effets. Il réaffirme l’engagement des pays développés à fournir une aide financière aux nations moins favorisées et plus vulnérables, tout en encourageant, pour la première fois, les contributions volontaires des autres parties. Le financement climatique est indispensable, tant pour l’atténuation, qui nécessite d’importants investissements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, que pour l’adaptation, afin de limiter les impacts du changement climatique.
Depuis, la décennie écoulée a été marquée par la mise en œuvre progressive de cet accord, accompagnée de l’évaluation des contributions nationales et d’une mobilisation accrue des financements pour soutenir la transition écologique. Cependant, malgré ces avancées, les analyses scientifiques montrent que les efforts actuels restent insuffisants et pourraient entraîner une hausse des températures mondiales comprise entre 2,3 °C et 2,5 °C d’ici la fin du siècle. Dans ce contexte, l’accord final de la COP30, récemment tenue à Belém, a réaffirmé l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, en maintenant cet objectif comme cap pour guider les actions climatiques. Cette conférence a également mis en avant des priorités majeures : accélérer la décarbonation, garantir la transparence des trajectoires climatiques et renforcer le rôle des financements publics et privés dans l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris. Elle a par ailleurs souligné l’importance de renforcer la résilience des territoires face aux impacts climatiques. Enfin, elle a insisté sur le rôle essentiel des banques dans la mobilisation des capitaux et acté la nécessité de tripler, d’ici 2035, les financements dédiés à l’adaptation.
Créée en 2013, Sfil a pour mission de financer les projets des collectivités locales, des établissements publics de santé français et des grands contrats d’exportation d’entreprises françaises. Sa raison d’être s’inscrit pleinement dans une vision de développement durable des territoires, en écho à celle de la Caisse des Dépôts : « s’engager au cœur des territoires pour accélérer la transformation écologique et contribuer à offrir une vie meilleure pour toutes et tous ». En douze ans, cette ambition s’est traduite par un engagement progressif et croissant, renforçant le rôle de Sfil en tant qu’acteur incontournable du financement de la transition écologique et énergétique.
Dans le prolongement de cette dynamique et face aux défis climatiques, Sfil s’engage à aligner ses flux financiers et ses activités sur un objectif de contribution à la neutralité carbone d’ici 2050, tout en assurant leur résilience face aux changements climatiques. Cette ambition s’appuie sur deux leviers complémentaires, en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’accompagnement des territoires dans le renforcement de leur résilience face aux impacts du changement climatique.
Cet engagement se traduit par la mobilisation de financements de long terme dédiés à accompagner les investissements publics et l’activité internationale des grandes entreprises françaises, en soutenant des projets à impact environnemental positif grâce à l’ensemble des leviers d’action de Sfil. Les acteurs publics et les grandes entreprises financés contribuent ensemble à une transition écologique et énergétique juste et résiliente. Ils portent des projets essentiels tels que la modernisation énergétique des bâtiments, le développement des mobilités durables, les infrastructures environnementales, la gestion durable de l’eau et l’adaptation des réseaux, favorisant une économie bas carbone et respectueuse de la nature.
Dans cette perspective, Sfil s’appuie sur ses émissions d’obligations vertes et durables, qui permettent d’orienter l’épargne internationale vers des projets à fort impact positif.
Ces dernières années, des avancées majeures ont été réalisées pour intégrer la dimension climatique dans ses activités, notamment à travers sa politique d’exclusion. Sfil exclut ainsi de ses financements tout projet en lien avec le charbon et les hydrocarbures. Dans le secteur de la production d’électricité, Sfil s’engage à refinancer des opérations portant sur des projets d’énergies bas carbone, qu’il s’agisse d’énergies renouvelables ou du nucléaire. Parmi les autres avancées figurent l’élaboration d’une notation climatique et environnementale pour les collectivités et établissements publics de santé, désormais utilisée dans le processus d’octroi de prêts aux collectivités ; le déploiement d’une grille d’analyse ESG pour le portefeuille crédit-export ; la mesure de son empreinte carbone opérationnelle et celle de ses portefeuilles ; ainsi que la définition d’une trajectoire de décarbonation pour son portefeuille secteur public local français. A ce titre, en 2024, 71 % des expositions en portefeuille (dont 100 % des expositions sur les collectivités territoriales et hôpitaux publics français) sont couvertes par une cible de décarbonation alignée sur les objectifs de l’Accord de Paris.
Ces réalisations illustrent la volonté de Sfil d’intégrer pleinement les enjeux climatiques dans ses activités et de contribuer activement à la transition écologique et énergétique. Dix ans après l’Accord de Paris, Sfil réaffirme son ambition : garantir l’accès aux services essentiels, dynamiser l’économie, renforcer la résilience des territoires et construire un futur solidaire et responsable. Cela se traduit par un engagement à mobiliser 17,5 milliards d’euros pour soutenir la transition écologique et énergétique, ainsi que 12 milliards d’euros pour financer des projets sociaux entre 2024 et 2030. Sfil déploie tous les moyens nécessaires pour tenir ces engagements ambitieux, avec l’objectif de les dépasser.
(*) Avec nos partenaires La Banque Postale et la Banque des Territoires, données au 30/11/2025
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