3 questions à … Maya Brahimi, Directrice du Développement durable, Sfil

Vous avez rejoint Sfil en 2020. Comment résumeriez-vous le parcours qui vous a mené à vous investir dans les enjeux ESG de la banque ?

Maya Brahimi – Après des études en Suisse et à Paris (HEC Lausanne et Sciences Po), j’ai eu l’opportunité d’évoluer dans les domaines juridiques, économiques et financiers, en France comme à l’international. Ayant vécu dans plusieurs pays et baigné dans un environnement multiculturel, j’ai développé une curiosité et un désir profond de comprendre les grands équilibres économiques et sociétaux. Dans un monde où le changement climatique et les enjeux liés au développement durable deviennent centraux, cette curiosité trouve aujourd’hui son fil conducteur naturel dans mon parcours professionnel.

Après avoir rejoint Sfil fin 2020, je me suis très rapidement investie sur un sujet technique et structurant : les risques climatiques. J’ai contribué à leur intégration, ainsi qu’à celle des risques ESG, dans nos dispositifs, en pilotant des projets structurants et en participant activement aux échanges avec le régulateur et nos partenaires.

La suite logique a été d’élargir mon périmètre d’activité à l’ensemble des enjeux de développement durable.

Travailler au sein d’une banque publique de développement donne une résonance particulière à cet engagement : nos actions ont une véritable utilité sociale, en soutenant les territoires, la transition écologique et l’économie réelle. Cette contribution concrète à l’intérêt général rend mon travail à la fois exigeant, stimulant et porteur de sens.

Comment votre nouveau poste s’articule-t-il avec vos précédentes responsabilités ?

M.B. – Dans mon précédent rôle, je me suis principalement concentrée sur les risques climatiques, un enjeu à la fois stratégique et réglementaire pour Sfil. Malgré le caractère émergent de ces risques, ils sont déjà strictement encadrés par des exigences, notamment celles de la Banque centrale européenne, qui les considère comme l’un des principaux facteurs de risque pour les banques de la zone euro.

J’ai ainsi piloté la définition et le déploiement de nos feuilles de route climatiques et, pour ne citer que quelques projets, participé à la modélisation des risques physiques et de transition pour les collectivités locales françaises, ainsi qu’à l’élaboration d’une méthodologie de notation climatique et environnementale dédiée au secteur public local. Cette expérience m’a offert une vision approfondie des mécanismes de gestion des risques climatiques, de leur impact sur nos activités et de l’importance de la collaboration transversale entre les différentes directions de la banque.

Mon rôle actuel élargit cette perspective : la direction du développement durable englobe à la fois les enjeux ESG et les engagements RSE de la banque, pleinement alignés avec notre mission — financer l’essentiel pour un avenir durable. Là encore, le travail est très transversal, impliquant de nombreuses directions pour intégrer ces enjeux dans l’ensemble de nos activités.

La feuille de route ESG 2025-2026, finalisée en juin dernier, illustre bien cette continuité entre mes missions passées et actuelles. Elle élargit le cadre des précédentes feuilles de route climatiques en englobant tous les enjeux de développement durable, tout en poursuivant l’intégration des risques ESG. Elle reflète notre vision stratégique globale et guide nos actions concrètes et mesurables pour générer un impact durable. 

Quels seront les grands axes de la feuille de route de développement durable de Sfil ?

M.B. – La feuille de route ESG s’articule autour de six thématiques transversales intégrant les orientations stratégiques de Sfil, les évolutions réglementaires et les attentes de l’ensemble des parties prenantes ; ces thématiques structurantes sont : notre stratégie, notre offre de financement, le pilotage de notre performance extra-financière, notre politique des ressources humaines, la modélisation des risques climatiques et environnementaux, et enfin, notre organisation interne. Nous entretenons sur ces sujets un dialogue nourri avec nos partenaires, notamment au sein du groupe Caisse des Dépôts, ainsi qu’avec nos parties prenantes extérieures.

Nos engagements restent centrés sur quatre axes majeurs : la transformation écologique, et énergétique, le développement et la souveraineté économiques des territoires, la cohésion sociale et territoriale, et l’exemplarité interne.

Avec cette feuille de route, nous souhaitons porter notre ambition d’accompagner l’investissement à impact des collectivités territoriales et des exportateurs. Entre 2024 et 2030, notre objectif est de contribuer à hauteur de 17,5 milliards d’euros au financement de projets liés à la transition écologique et énergétique, et à 12 milliards d’euros pour des projets à finalité sociale.

Sfil place le développement durable au cœur de ses activités, en soutenant des initiatives à fort impact environnemental et social pour les territoires et les exportateurs.

« Pleinement engagés, nous mettons tout en œuvre
pour atteindre et dépasser ces objectifs. »

Maya Brahimi

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